vendredi 12 décembre 2008

Délégation de la Conférence épiscopale de la République démocratique du Congo en visite au Canada

Le 2 décembre dernier, dans le cadre d'une visite organisée par l’Organisation catholique canadienne pour le développement et la paix (OCCDP), en collaboration avec la Commission des affaires sociales de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), une délégation comprenant une religieuse et deux évêques de la République démocratique du Congo (RDC) a tenu des rencontres avec des députés canadiens afin de les sensibiliser aux atrocités qui sévissent actuellement dans le sud-est du pays, près de Goma.
« Notre peuple souffre et nous avons besoin de votre aide », a dit le chef de la délégation congolaise, Mgr Fridolin Ambongo, président de la Commission épiscopale Justice et Paix, lors d’un dîner-causerie avec des représentants de chacun des trois grands partis politiques fédéraux.
Les évêques congolais ont demandé que le Canada contribue à la force de maintien de la paix. « Les troupes qui composent actuellement la Mission de maintien de paix des Nations Unies en RDC ne sont pas efficaces », a expliqué soeur Marie-Bernard Alima Mbalula, secrétaire de la Commission épiscopale Justice et Paix. « De plus, les graves fautes en matière d’éthique qui ont été commises par les troupes de l’ONU ont ébranlé la confiance des populations locales. »
La délégation congolaise a également exprimé le souhait que le Canada s'investisse dans l'aide humanitaire, dans le contrôle de l’exploitation des ressources naturelles et dans l’appui logistique, notamment en ce qui a trait à la formation des forces policières congolaises. Les trois membres de la délégation demandent aussi que l'on veille au respect des ententes qui ont été signées. « Il ne faut pas reléguer aux oubliettes les mécanismes de dialogue qui existent déjà », a insisté Mgr Fulgence Muteba, président de la Commission épiscopale des communications sociales.
Malgré la crise politique actuelle sur la Colline parlementaire, les délégués congolais, qui étaient alors accompagnés de Mgr Brendan O’Brien, archevêque de Kingston et président de la Commission des affaires sociales de la CECC, ont pu s'entretenir avec le ministre des Affaires étrangères, M. Lawrence Cannon, qui s’est montré très attentif aux faits qui lui ont été exposés.
Soeur Marie-Bernard Alima Mbalula a fait part des atrocités dont elle a été témoin : « Le viol est utilisé comme une arme de guerre. Cela constitue d'ailleurs une forme de génocide puisque la plupart des agresseurs sont atteints du VIH. En outre, depuis la reprise des hostilités, cet automne, dans la province du Nord-Kivu, plus de 1,5 million de personnes ont dû fuir leur domicile. Près de Goma, j’ai vu plus de 25 000 personnes entassées dans des camps, sans abri et sans nourriture. J’ai même vu des femmes accoucher sous la pluie. »

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