Aimé Césaire, le père du célèbre concept de négritude ( la conscience d ’ être noir ), s’est éteint..

La France organisera dimanche des obsèques nationales pour Aimé Césaire, le poète martiniquais chantre de la « négritude » , décédé hier à 94 ans à Fort-de-France .

Aimé Césaire, le père du célèbre concept de négritude ( la conscience d ’ être noir ), s’est éteint, hier, à Fort-de-France à l’âge de 94 ans. De tous les combats contre le colonialisme et le racisme pendant 70 ans, cet « éveilleur de liberté » a consacré sa vie à la littérature et à la politique. Solidaire du monde noir et de sa révolte contre le colonisateur, il se disait « fondamentalement poète, mais poète engagé » et « nègre, nègre, depuis le fond du ciel immémorial » . Fêté à l ’ université, célébré à la Comédie-Française, écrasante figure de la société martiniquaise, Aimé Césaire a écrit une œ uvre véhémente et revendicative, parfois proche du surréalisme et a eu une influence majeure sur plusieurs générations d’écrivains et d’intellectuels à travers le monde. Maire de Fort-de-France de 1945 (il n ’ avait que 32 ans) à 2001,

député de 1945 à 1993, président du c onseil régional de Martinique, il avait quitté la présidence du Parti progressiste martiniquais (PPM) en 2005.
Un surdoué
Né à Basse-Pointe , ce fils surdoué d ’ un inspecteur des impôts fut encouragé aux études par les professeurs du lycée Schoelcher de Fort-de-France. A Louis-le-Grand, à Paris, il rencontr a Léopold Sedar Senghor, le futur président sénégalais. Il rejoi gnit Normale S up et lan ça , en 1932, la revue « L ’ Etudiant noir » où, pour la première fois, des écrivains noirs réfut ai ent les modèles littéraires traditionnels. En 1939, il fit une entrée fracassante en poésie avec « Cahier d ’ un retour au pays natal » , employant, encore une première, le terme de « négritude » . Aimé Césaire a écrit des pièces comme « La Tragédie du roi Christophe », « Une saison au Congo ». En poésie, il a signé « Les Armes miraculeuses » , « Cadastre » , « Corps perdu » ou « Moi laminaire » .
Au Panthéon ?
Les obsèques nationales du poète auront lieu dimanche à Fort-de-France, au terme de trois jours d’hommages. Le président Sarkozy, qui a salué en Aimé Césaire un « symbole d’espoir pour les peuples opprimés », assistera à la cérémonie. Les hommages se sont succédé, hier, à l’annonce du décès d’Aimé Césaire. L’ancien président Jacques Chirac a salué « un homme de lumière », et le secrétaire général de la Francophonie, le Sénégalais Abdou Diouf, a exprimé la « très grande émotion de toute la « famille francophone ». Et plusieurs élus, dont l’ex-candidate PS à l’Elysée Ségolène Royal, ont demandé que la Nation rende hommage au poète en l’accueillant au Panthéon, une idée à laquelle la ministre de la Culture, Christine Albanel, s’est dite favorable.

Source : http://www.letelegramme.com/gratuit/generales/france/fort-de-france-obseques-nationales-pour-aime-cesaire-20080418-2919864_1296768.php