Le modèle canadien pour résoudre la crise du Delta du Niger

Lagos, Nigeria - Le Groupe du Sommet économique nigérian (NESG) et quelques experts internationaux ont convenu d'adopter les modèles canadien et sud-africain pour s'attaquer aux "injustices économiques" dans la région pétrolifère du Delta du Niger, dans le Sud-Est du Nigeria.

Selon le journal privé "Vanguard", cette décision vise à étouffer dans l'œuf la pauvreté généralisée et promouvoir des investissements durables en vue d'améliorer la vie des habitants de la région.

Dans un document de réflexion présenté au cours d'un dialogue politique national sur l'approche multipartite pour la résolution durable des problèmes des communautés d'accueil, certains experts ont appelé à un programme dont la planification et la mise en œuvre seront supervisées par un secrétariat indépendant.

Cette rencontre, qui a été organisée jeudi à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria par le NESG, vise un consensus national sur la nécessité d'adopter une stratégie multipartite pour une gestion équitable des profits générés par les ressources pétrolières.

Ils sont d'avis que les résolutions et les recommandations formulées lors du dialogue seront intégrées dans le processus de sommet sur le Delta du Niger.

Dans sa présentation, une ancienne conseillère auprès du gouvernement canadien, Dr Lois Hooge, a fait savoir que pour plus de succès, il est nécessaire d'adopter les deux modèles.

Mme Hooge a piloté avec succés la formulation et la mise en œuvre de l'évaluation et la gestion des risques similaires au Canada et en Afrique du Sud.

Selon elle, "un des principaux éléments pour les deux programmes a été le désir ardent de renforcer les relations entre les communautés et les investisseurs dans l'intérêt mutuel des parties prenantes pour que les communautés puissent bénéficier d'une économie durable et tangible née des investissements dans leur domaine".

"C'est de cette façon seulement que les investisseurs auront confiance que leurs investissements sont protégés dans un environnement où la sécurité de la vie, la propriété et la règle de droit sont garanties à nouveau.

Le succès de ces modèles a conduit à leur adoption ultérieure dans plusieurs autres pays d'accueil", a-t-elle affirmé.

Toujours dans sa contribution, l'animateur du Sommet économique nigérian, Ikenna Nwosu, a insisté sur la nécessité de l'instauration de la confiance et du respect mutuels entre toutes les parties concernées par la question du Delta du Niger.

Dans le même ordre d'idées, une Organisation non-gouvernementale, le Pro-Natural International a déclaré jeudi que le problème des groupes armés et la criminalité chez les jeunes du Delta du Niger seront mis à terme, si les acteurs concernés adoptent d'autres moyens pour résoudre les conflits dans la région.

Le groupe, dont l'activité s'étend sur les Etats du Delta du Niger, a demandé au gouvernement fédéral et celui de l'Etat d'adopter un modèle qui implique aussi bien le peuple que les jeunes dans les programmes de développement communautaire des diverses agences d'interventions, bien que la question d'un nouveau type de relation entre les compagnies pétrolières et les communautés hôtes soit basée sur un modèle de participation communautaire aux programmes de développement.

s'exprimant au cours d'un forum interactif à Yenagoa, la capitale de l'Etat de Bayelsa, son conseiller de programme, Jim Godson-Dorgu et le responsable de programme, Inatimi Odio, ont déclaré que le modèle adopté pour des zones pétrolières de l'Etat de Bayelsa avait montré que les habitants du Delta du Niger aspiraient à une alternative par rapport à l'approche violente sur les questions liées à la dégradation de l'environnement.

Jim-Dorgu a noté que le nouveau modèle a conduit à la création d'associations de développement entre les populations de Brass, d'Akassa, de Bonny, d'Oron, d'Opobo/Nkoro pour aborder ensemble les questions controversées en vue de trouver des solutions aux conflits et favoriser une participation basée sur l'acceptation et l'égalité des sexes.

Le modèle renforce les communautés qui se considèrent comme marginalisées en les aidant à identifier leurs problèmes, analyser les causes, chercher des solutions, examiner la stratégie et lancer le processus de développement.

Lagos - 25/04/2008

Panapress